Аннотация:Dans les Basses-Alpes, département rural du sud-est de la France, 805 enfants sont admis à l'assistance entre 1874 et 1923, et placés dans des familles nourricières, sous la tutelle de l'administration, incarnée par l'inspecteur départemental. Pour autant, le lien avec leur famille biologique peut ne pas se rompre tout à fait. Ainsi, durant la IIIe République, les parents peuvent demander des nouvelles de leur enfant, et même le retirer, sous certaines conditions imposées par l'administration. Toutefois, l'Assistance publique encadre tout contact entre parents et enfants avec fermeté, afin de décourager l'abandon par la rupture franche du lien. Pour cette raison peut-être, les filles-mères correspondent assez peu avec les autorités, ou attendent la majorité de leur enfant pour oser le faire. Malgré la rigueur et la sévérité affichées de l'institution, qui impose théoriquement le secret du lieu de placement ou qui prohibe toute correspondance directe, certaines familles parviennent à contourner les règlements, parfois avec la bienveillance complice de ceux qui sont censés les faire respecter.