Аннотация:La singularité du chrononyme « fin de siècle » tient dans la précocité de son autodéfinition. Même si les contemporains ont eux mêmes critiqué l'illusion sur laquelle il reposait (pourquoi l'arbitraire de la fin d'un siècle devrait-elle coïncider avec la fin d'une époque historique marquée par ses désillusions ?), l'expression s'est imposée dès les années 1880, et se trouvait en phase avec le contexte pessimiste qu'on retrouve aussi bien dans les difficultés économiques, les incertitudes politiques que dans l'humeur négative diffusée par une partie des productions littéraires et philosophiques qui se placent sous le signe de la « décadence », de la névrose, voire de la dégénérescence. Bien qu'après 1900 un nouveau discours plus optimiste se répande sur le siècle qui vient, le terme a durablement survécu et a même connu une diffusion nouvelle à la fin du XXe siècle où l'on retrouve un effet de miroir dans le discours critique de la modernité ou du postmodernisme et dans l'expansion des travaux (notamment anglophones mais aussi en France et dans les pays germaniques) revisitant avec fascination ce qu'était l'autre « fin de siècle », pour y trouver peut être des clés sur le présent.