Аннотация:Affirmer que la sexualité est une question politique semble, au premier abord, relever de l'évidence : non seulement il existe des politiques publiques dont le principal objet est la sexualité (contraception, prostitution, prévention des maladies sexuellement transmissibles, éducation sexuelle, etc.), mais de nombreux mouvements sociaux se sont également constitués autour de ces enjeux (prévention du harcèlement et des violences domestiques, luttes pour la liberté sexuelle et contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle, mobilisations pour le droit à l'avortement, etc.).Ces thèmes ont pourtant été assez peu analysés par la science politique, en particulier dans l'espace francophone.Cet évitement doit être pensé dans le contexte de l'institutionnalisation de la science politique : discipline encore jeune, la science politique a dû consolider sa légitimité face à d'autres disciplines plus anciennes .Se constituer autour de thèmes stigmatisés socialement, tel celui de la sexualité, risquait donc, par homologie, de la disqualifier et, partant, pouvait menacer son propre développement.Ce phénomène est particulièrement marqué en France où la science politique a d'abord analysé le pouvoir d'État avant d'étendre progressivement son périmètre.Par ailleurs, interroger la dimension politique de la sexualité, c'était s'exposer au déplacement des frontières public/privé, autour desquelles la .Voir, sur le cas français, Favre, ; et, sur le cas belge, Perrin et Jacquemain, .